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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 08:07

 

Par Olivier Forcade et Frédéric Guelton

In Combats et Opérations N° 2

 

Au cours de l’été 1860, l'Autriche, la France, la Grande-Bretagne, la Prusse, la Russie et la Turquie, émues par la guerre civile et religieuse qui ensanglante la province ottomane de Syrie, décident d'y envoyer d'un corps expéditionnaire « européen » de 12 000 hommes afin de contribuer, aux côtés de l’armée ottomane, au rétablissement de la tranquillité des populations. Ce corps européen bientôt réduit à une brigade française de 6 000 hommes commandée par le général de Beaufort d'Hautpoul débarque à Beyrouth le 16 août 1860. 

 

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L'étude des documents d’époque fait apparaître l'emploi d'une terminologie nouvelle à dans laquelle les termes de bienfaisance, de charité, d'humanité reviennent avec régularité. Qu’en est-il réellement ? En d’autres termes aurions-nous assisté, avec ce corps expéditionnaire, à la mise sur pied de la première mission « d’interposition » française au Levant ?  Oui et… non à la fois ! Non tout d’abord car si Napoléon III revendique la dimension profondément humaine de son action - il eût été surprenant et diplomatiquement maladroit qu’il revendiquât autre-chose - les autres puissances, dont la Grande-Bretagne et l'Empire ottoman, en font une lecture différente, plus politique, plus traditionnelle.

Mais oui ensuite car les hommes du général de Beaufort contribuèrent, avec des moyens limités, et plus que tout autre à ce moment, à aider la population, principalement les Maronites, à soulager leur misère et à les protéger de nouvelles exactions.

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Vue de Damas en 1867 (c) LOC

Pourquoi intervenir ?

Comment en était-on arrivé là ? L’histoire commence dans la première moitié du siècle quand les différentes communautés levantines qui vivent souvent enchevêtrées, commencent à s’affronter pour des raisons confessionnelles, claniques, sociales et démographiques. Confessionnelles par l'opposition de plus en plus violente entre toutes les composantes locales des trois grandes religions monothéistes. Sociales en raison des rivalités claniques à caractère féodal qui opposent les tenants de l'évolution de l'Empire ottoman à ceux qui les redoutent. Démographiques enfin car les populations musulmanes perçoivent « la progression numérique des non-musulmans […] comme une menace mortelle » ainsi que le remarque l’historien Henry Laurens. Il apparaît en effet, si l'on en croit les chiffres de la  Brigade topographique du corps expéditionnaire, qu'à l'automne 1860, sur une population totale de presque 500 000 âmes, l'ensemble des non-musulmans représente 312 000 personnes soit 64% de la population totale.

Retrouvez la suite dans Combats et Opérations n° 2 disponible en kiosque ou ici linkCOMB0002_SOMMAIRE.jpg

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